Les recherches récentes consacrées à l'agriculture ottomane suggèrent que l'ouverture sur le marché de l'économie rurale ne s'est pas accompagnée d'une concentration des terres ou de la formation de grandes propriétés. Elles montrent également qu'il n'y aurait pas eu de tendance générale à l'expropriation des paysans et à leur transformation en travailleurs serfs ou salariés sur de grands domaines. Au contraire, dans une large mesure, la production destinée au marché proviendrait de petites parcelles cultivées par des paysans libres. Dans cette étude, j'examinerai principalement de quelle façon l'économie rurale ottomane au nord de l'Anatolie centrale a réagi face à une demande croissante des villes et à une augmentation de la population au XVIe siècle.